Effectivement il existe un mal dont souffre un trop grand nombre de nos concitoyens, qui concerne 3,6 millions de personnes en fragilité financière. Ce rapport nous propose quelques pistes d'amélioration. Je voudrais saluer le travail réalisé par notre rapporteur. Je remercie aussi la disponibilité des personnes auditionnées.
J'aborderai le sujet de la détection des fragilités et des suites qui sont données. Il ressort d'ailleurs des auditions que la détection de la fragilité financière est difficile et à géométrie variable. Elle se fait par les banques, en raison de critères établis par celles-ci. L'intelligence artificielle peut être utilisée afin de réaliser une détection précoce et informer du risque d'attente. Toutefois, il paraît souvent difficile de faire entendre au client qu'il risque d'être à moyen ou long terme une situation d'impayé.
Enfin, le problème majeur est que peu de clients acceptent de s'entretenir avec la banque lorsqu'ils sont informés du risque révélé par l'algorithme. En effet, ils perçoivent cela comme une espèce d'intrusion de la banque dans leur vie privée et ne se rendent pas compte du risque, puisqu'il n'est pas encore avéré. C'est pourquoi une infime minorité de clients contactés suite à l'alerte de l'algorithme répondent aux sollicitations de la banque pour éclaircir leur situation. Ce qui permettrait pourtant de lever le doute, et d'éviter que le risque d'insolvabilité ne se réalise vraiment.
Il me semble très important que puisse être déclenchée une relation humaine, en tout cas une proximité pour une analyse plus personnalisée des difficultés, et trouver les bonnes solutions, comme cela a été rappelé avec ma collègue, avec quelques fois les CCAS et les dispositifs d'accompagnement les mieux adaptés. Quels moyens, quelles méthodes pouvez-vous développer pour provoquer cette relation humaine et de proximité ?
Concernant les frais bancaires, quel est l'état d'esprit du secteur bancaire au regard de ces difficultés de gestion ? Les frais de gestion sont une ressource importante pour ces banques. Vont-elles convenir de s'en priver au moment où l'activité bancaire connaît des remous, notamment de rentabilité, suite à la baisse des taux ? Car le prêt de l'argent est quand même l'activité principale des banques.