Intervention de Roxana Maracineanu

Séance en hémicycle du jeudi 25 juillet 2019 à 9h30
Agence nationale du sport et organisation des jeux olympiques et paralympiques de 2024 — Présentation

Roxana Maracineanu, ministre des sports :

C'est avec autant de joie que de solennité que je m'exprime devant vous aujourd'hui. Dans quelques minutes, mesdames et messieurs les députés, vous vous prononcerez sur un texte qui accompagne la création d'un nouveau modèle sportif au service de tous les Français. Ce nouveau modèle, le Président de la République l'a souhaité dans son programme pour le sport. Il part du constat que l'organisation du sport en France, héritée de l'après-guerre, n'est plus adaptée aux enjeux de notre société. Le Président a également fixé une ambition : celle d'augmenter de plus de trois millions le nombre de pratiquants réguliers en France d'ici à 2024.

Pour répondre à ces enjeux et développer le sport pour tous, nous avions besoin d'un nouveau modèle qui apporte un changement profond au sport français, selon une approche territoriale innovante. Après plus de dix-huit mois de concertation, nous avons collectivement souhaité, pour mieux répondre aux besoins des territoires et des Français, instituer un nouvel outil de décision, innovant, plus agile et plus ouvert : l'Agence nationale du sport. Nous voulons aussi un ministère des sports renforcé qui intervient pour sécuriser, réguler et mieux accompagner les acteurs du sport. Il s'agit de garantir la protection et la sécurité des sportifs et de leur environnement, ainsi que l'intégrité de nos compétitions sportives. Il s'agit également de déployer des politiques éducatives et de développement du sport dans une logique partenariale avec les autres ministères et avec toutes celles et ceux qui contribuent à faire vivre le sport dans les territoires.

Je le répète : avec ce modèle, nous ne réduisons pas l'intervention de l'État au sein du monde sportif. L'État doit être un catalyseur des volontés politiques et agir selon une logique d'impulsion et de coordination. Il doit être là où les autres ne peuvent et ne veulent pas aller, et aider les acteurs à se dépasser.

Nous plaidons enfin en faveur d'une évolution des fédérations sportives. Elles assumeront une responsabilité accrue et des moyens plus importants leur seront dédiés. Mais elles devront aussi s'adapter aux évolutions de la pratique sportive et aux nouvelles attentes des Français, et se repositionner vis-à-vis de leurs clubs et de leurs pratiquants. Elles devront diffuser la culture de l'innovation et du numérique au service du développement des structures sportives. Il faut aussi renforcer leur démocratie interne et les mécanismes de contrôle en matière d'éthique et d'intégrité, pour placer le club et le sportif au coeur des dispositifs.

En bref, avec ce tournant majeur pour le sport français, nous voulons offrir aux acteurs la possibilité de s'adapter aux enjeux de demain. Nous le faisons avec humilité, en reconnaissant la valeur de chacun et les précédentes actions du ministère des sports qui, la plupart du temps, sont allées dans le bon sens. Mais nous le faisons aussi avec ambition et exigence car le progrès est le fruit de l'une et de l'autre, et parce que nous avons conscience de ce que le sport apporte à notre société.

Ce choix de transformation, nous l'avons fait avec l'ensemble des acteurs. Il a été plébiscité par les fédérations et toutes les associations d'élus. Il a été accompagné et soutenu par de nombreux représentants du monde économique et des entreprises.

Avec les parlementaires, je constate que le chemin fut plus sinueux. Vous n'avez pas toujours été forcément associés à la phase de concertation. J'en ai mesuré les effets dès mon arrivée au Gouvernement, il y a dix mois, et je ne peux que le regretter. C'est pourquoi j'ai souhaité avoir un dialogue approfondi avec vous dans le cadre de la préfiguration de ce nouveau modèle et de la création de l'Agence nationale du sport. J'ai eu l'occasion d'échanger avec certains d'entre vous à ce sujet et, il y a quelques mois, j'ai présenté ma feuille de route pour le sport à la commission des affaires culturelles. Vous avez également pu dialoguer avec les équipes qui m'entourent au quotidien. J'ai aussi souhaité que vous puissiez échanger avec Jean Castex, président de l'Agence, et Frédéric Sanaur, devenu son directeur général.

Je crois profondément à cette méthode. Nous poursuivrons dans cette voie, en particulier dans la perspective du futur projet de loi Sport qui sera examiné au premier trimestre 2020. D'ici là, je souhaite que vous puissiez dès la rentrée être associés aux travaux préparatoires afin que nous puissions bâtir ensemble une belle loi pour le sport.

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