– Je m'étonne que vous ne vous interrogiez pas sur la pertinence de résister à ce mouvement. Vous écrivez que la généralisation semble inéluctable. Pourquoi ? On peut résister à ce Big Brother. Tant que l'on ne demande rien à personne, pourquoi irait-on vous identifier ? Vous évoquez l'utilisation de tels dispositifs par l'État dans le cadre de ses prérogatives de puissance publique. Mais l'État n'est pas là pour nous écraser ou nous ennuyer, il est là pour nous protéger, et pas spécialement par la reconnaissance faciale. Si vous rentrez dans une banque ou allez chez votre médecin, pourquoi pas, mais quand on ne demande rien d'autre que le droit de respirer librement dans la rue ou à la campagne ? Je ne vois pas pourquoi il faudrait donner aux uns ou aux autres le droit de vous reconnaître, ou, comme en Chine, de vous donner des bons ou des mauvais points parce que vous marchez trop vite, que vous êtes mal habillé ou que vous êtes déguisé en personne du sexe opposé. J'ai l'impression que vous n'abordez pas ce côté insupportable, qui n'est pas inéluctable si vous résistez.