– Nous sommes en présence d'un débat de société, qui revêt un aspect générationnel aussi peut-être. Ce qui m'inquiète, c'est que les industriels entrent dans le domaine directement par l'usage, ce qui tend à biaiser ainsi toute la réflexion. Si quelqu'un est habitué à déverrouiller plus vite son téléphone par un dispositif biométrique et qu'il n'a pas été éduqué à l'économie de la donnée, au sens le plus noble du terme, il n'est pas forcément en capacité de refuser la reconnaissance faciale. Dans un autre domaine, sur la question de la bioéthique, certaines personnes iront spontanément faire un séquençage d'ADN sur internet, où sont présentes uniquement des sociétés étrangères. Ils ne se rendent pas compte que ce faisant ils auront donné leur séquençage ADN à une entreprise américaine. Être formé à l'économie de la donnée, c'est être un citoyen éclairé, ayant conscience notamment des préjudices possibles. Je ne pense pas qu'on puisse « arrêter la machine », même si ce n'est pas à moi de le dire. Par contre il faut être éclairé.