– Je remercie notre collègue pour sa présentation. Notre débat d'aujourd'hui sur la reconnaissance faciale me rappelle celui d'il y a quelques années sur les empreintes digitales. À l'époque les gens ne voulaient pas donner leurs empreintes digitales, car ils pensaient que cela pouvait être un moyen pour l'État de les confondre, dans telle ou telle situation. Si l'initiative vient de l'État, les gens ont tendance à s'y opposer systématiquement car ils perçoivent l'aspect répressif individuel mais pas forcément le côté sécuritaire de protection plus globale de la population. On l'a vu lors de l'audition publique de l'Office sur les compteurs communicants. Certains étaient opposés à ce que l'on puisse relever leurs données, alors qu'ils les laissent sur les réseaux sociaux sans s'interroger. Pour moi, la reconnaissance faciale dans le domaine sécuritaire ne pose pas de problème. Quand les gens permettent le séquençage de leur ADN, ils veulent seulement connaître leur filiation, et tant que ce n'est pas dans les mains de l'État, cela ne les gêne pas. Je suis d'accord avec l'idée qu'il faut mettre en place un dispositif permettant l'expérimentation de la reconnaissance faciale, tout en se posant les bonnes questions : comment circonscrire ces expérimentations ? Comment impliquer nos concitoyens ? On peut aussi observer que depuis des années Google ou d'autres savent flouter les gens sur les photos utilisées pour les applications de localisation. Mais il faudra trouver les mots pour convaincre nos concitoyens, c'est certain.
Je voudrais également évoquer les technologies qui permettent d'implanter des puces sur des êtres humains, pour pouvoir les identifier en cas d'infraction ou de terrorisme. Est-ce que la reconnaissance faciale est la dernière technologie à même de préserver la sécurité, n'en existe-il pas de nouvelles encore plus efficaces ?