– L'exemple classique, dont je parlais précédemment, est justement l'algorithme de Shor. La plupart des protocoles de chiffrement et de déchiffrement actuels reposent sur la factorisation de très grands nombres : pour un ordinateur classique, multiplier est simple mais l'opération inverse consistant à factoriser est compliqué. L'algorithme de Shor utilisé sur un ordinateur quantique permet de retrouver les facteurs rapidement. De manière générale, les procédés de chiffrement reposent sur des problèmes réputés difficiles pour l'ordinateur classique. En revanche, un ordinateur quantique opérationnel pourait a priori résoudre ces problèmes très rapidement.
En complément, une autre catégorie de problèmes se prête très bien à l'informatique quantique : les problèmes d'optimisation pour lesquels, à partir d'un grand nombre de paramètres, il s'agit de trouver la meilleure solution : la meilleure façon de faire rentrer différents objets dans un sac, de visiter toutes les villes d'un itinéraire, de réaliser une activité donnée au moindre coût… De nombreux problèmes d'optimisation, qui demandent un temps de calcul extraordinaire avec des architectures classiques, seront possibles de façon beaucoup plus simple avec un ordinateur quantique.
En ce qui concerne l'IA, l'optimisation ne représente qu'une petite partie du problème général mais c'en est néanmoins bien une. Le grand enjeu actuellement pour l'IA concerne toute la partie statistique, pour arriver à identifier des corrélations. Tout l'enjeu sera de déterminer quelle partie sera plutôt à traiter de façon quantique et quelle partie sera plutôt à traiter de façon classique.