– La Chine monte en puissance et occupe toutes les premières places après les pays vedettes. En termes de volume, la recherche chinoise s'accroît de façon considérable, au point d'engorger les revues scientifiques et de mettre tout le système sous tension, compte tenu du volume et de la qualité qui augmentent simultanément. Les moyens mobilisés en Chine sont sans équivalent. De manière générale, la concentration des moyens chinois sur les sciences n'a pas d'équivalent dans le reste du monde.
Je vous propose de conclure en évoquant maintenant la cryptographie quantique, dont le paradigme est complètement différent des techniques antiques pour assurer une cryptographie.
La cryptographie quantique utilise les principes de la mécanique quantique et en particulier le phénomène d'intrication qui permet de « lier » deux systèmes physiques, dans le même état, et de conserver cette connexion à distance, même très grande.
Les deux systèmes intriqués peuvent alors être envoyés à deux endroits différents, à travers une fibre optique par exemple, et si un système est intercepté d'un côté, alors le second est aussi impacté de l'autre côté, les deux destinataires recevant exactement la même information. Cette information peut être une clé secrète qui servira ensuite à se transmettre des messages, une clé qui sera tellement longue qu'on pourra garantir son inviolabilité. On appelle cela de la « distribution quantique de clés » ou Quantum key distribution. Les principes de physique quantique sont alors utilisés pour assurer la sécurisation des réseaux et la détection des intrusions. Des liaisons quantiques sécurisées sont déjà utilisées depuis une douzaine d'années dans le canton de Genève en Suisse pour des votes électroniques et, en 2016, la Chine a fait une annonce spectaculaire de communication quantique par satellite avec l'Autriche sur plus d'un millier de km.
La question de savoir si ça peut se généraliser en un futur Internet quantique est ouverte, mais il s'agit là de prospective de long terme.
En conclusion, d'une part la cryptographie post-quantique repose sur des méthodes de chiffrement classiques et vise à résister à la puissance de calcul des futurs ordinateurs quantiques, d'autre part, les techniques quantiques, elles, tirent partie des lois de la physique quantique pour assurer une bonne sécurisation. Ces deux axes sont comme les deux faces complémentaires de la révolution apportée par l'ordinateur quantique, avec la cryptographie quantique qui en est déjà à la preuve de concept.