La France se divise en deux dans le secteur de la distribution : les « intégrés » – Carrefour, Auchan, Casino –, dont certains sont en position très difficile, et les indépendants. La stratégie des intégrés avait d'abord été celle de l'internationalisation. En France, le consommateur achète son hors alimentaire directement — je tends une perche — via Amazon et plus globalement via Internet, tandis que l'alimentaire devient un centre d'intérêt à court terme. La stratégie des intégrés a donc consisté à revenir rapidement dans les centres villes. Les « indépendants », à l'inverse, ont toujours eu des points de vente plus proches des centres villes et, surtout, de taille plus réduite, avec une priorité à l'alimentaire.
Je ne sais pas s'ils raisonnent plus à court terme en France. Une différence importante, qui fragilise les intégrés, est la lourdeur des structures. La guerre des prix a été dévastatrice pour eux. Elle a été initiée par les indépendants. C'est la réalité des six dernières années. Les intégrés qui ont voulu suivre les politiques de prix bas ont échoué.
Le sujet n'est donc pas seulement celui de la qualité de l'offre ou de l'implication d'un indépendant par rapport à un salarié. Il n'y a pas de court terme ou moyen terme.