Ce peut être le cas dans le frais, car il s'agit de produits périssables, mais il n'y a pas d'assurance pour les industriels. Le camion facturé alors qu'il est arrivé à destination que j'évoquais précédemment est un extrême, mais le 100 % est une réalité.
La question des pénalités relève aussi de la négociation. Dans les grosses entreprises, il peut s'agir de dizaines de millions. Les sommes en jeu ne sont pas comparables dans les PME, mais celles-ci ont plus de difficultés que les grands groupes. La contestation des pénalités logistiques représente en effet des mois de travail et de procédure.
Vous évoquez la loi de l'offre et la demande, mais pour l'instant c'est la loi du plus fort qui prévaut. Une PME réalisant moins de 5 millions d'euros de chiffre d'affaires qui se voit imposer deux déréférencements partiels par des clients représentant 35 % de la distribution française est contrainte de négocier. Enfin, il faut donner plus de moyens et plus d'autorité à l'Observatoire de la formation des prix et des marges. Nous sommes dans un pays où on légifère et où les instances de contrôle ont des besoins humains. Cet observatoire fait un début de bon travail, mais cela ne va pas assez loin.