Vous pouvez imaginer pourquoi aucun industriel n'a remonté d'information : nous sommes dans un système d'omerta. Des mesures ont été prises contre ceux qui se sont manifestés. En fait, je les ai protégés avec l'interview que j'ai donnée en 2015. Elle n'a pas suscité que des réactions positives et mon équipe commerciale à l'époque était très inquiète des risques de rétorsion. D'autres industriels ont dû maquiller leur voix à la radio. Vous avez raison : il faut libérer la parole, mais cela ne va pas de soi. Nous sommes dans un système très compliqué.
Ce n'est pas une caricature. Peut-être des retraités, de part et d'autre, oseront-ils parler. Quelques témoignages ont pu être diffusés, mais il s'agissait de personnes qui n'étaient plus en activité.
Au chapitre des contrôles et sanctions, vous suggérez d'obliger l'industriel à alerter la DGCCRF en cas de cessation ou de variation soudaine de la baisse des commandes. Il faut en effet insuffler une règle du jeu pour l'industriel : nous vous rejoignons totalement sur ce point. Nous avons d'ailleurs préparé un article qui contraindrait l'industriel à formaliser ce qui se passe dans la négociation. Encore faut-il qu'il y ait les effectifs et les moyens suffisants du côté du contrôle, car une telle mesure génèrerait un flot de demandes.