Venons-en au sujet de la concentration à l'achat. En France, nombreux sont ceux qui, parmi les parlementaires et d'autres acteurs publics comme l'Autorité de la concurrence, s'interrogent sur le fait que quatre ou cinq centrales d'achat peuvent se partager un marché de telle sorte qu'une centrale détienne à elle seule 25 % à 30 % de parts de marché. L'Autorité de la concurrence s'est inquiétée dès 2015 de cette concentration qui, selon elle, présentait des risques anticoncurrentiels. Dans votre propos liminaire, monsieur Villarejo, vous avez-vous-même déclaré que les distributeurs changent fréquemment d'alliances.
On peut donc imaginer sinon une collusion, du moins le transfert d'informations d'une centrale à l'autre, y compris via des commerciaux qui sont employés successivement dans l'une et l'autre. Il y a lieu de s'interroger sur la part de marché d'une centrale d'achat à l'issue d'un regroupement, mais aussi sur les éventuelles pratiques anticoncurrentielles.
L'Europe est un marché où la concurrence est libre et non faussée. M. le rapporteur rappelait que notre commission d'enquête n'a pas pour objet de se pencher sur le revenu agricole mais, à nos yeux, il faut améliorer le partage de la valeur ajoutée créée par l'ensemble des acteurs du secteur, qu'il s'agisse des producteurs agricoles ou des industriels. Ce sujet nous préoccupe au plus haut point et, à titre personnel, je m'étonne que l'Europe n'ait pas mis bon ordre dans ces opérations de regroupement qui se produisent sous nos yeux sans que personne n'y voie de difficulté.