Soyez assurés, en tout état de cause, que nous vous écoutons, même si nous n'agissons pas toujours aussi rapidement que ce que suggère M. le président. La difficulté tient à la nécessité de garantir les droits de défense des centrales et de tous les autres opérateurs économiques qui font l'objet d'allégations d'actes illicites. Nous sommes néanmoins conscients du problème éventuel que les centrales d'achat pourraient représenter. La centrale AgeCore, par exemple, regroupe un nombre impressionnant d'opérateurs – Edeka Allemagne, Intermarché France, Coop Suisse, Conad Italie, Eroski Espagne et Coruyt Belgique. La centrale Coopernic, quant à elle, regroupe notamment Leclerc, Coop Italia et le groupe néerlandais Ahold Delhaize. Nous inspectons leur fonctionnement.
En principe, cependant, nous ne sommes pas opposés aux activités transfrontalières de vente et d'achat de produits et services, car elles vont dans le sens du marché intérieur que nous essayons de protéger. Dès qu'un acteur outrepasse les règles, il paye ; AB-InBev, par exemple, a dû s'acquitter d'une amende de 200 millions d'euros pour avoir entravé la vente aux Pays-Bas, à moindre prix, de bière produite en Belgique ne pouvant pas être vendue au même prix dans ce pays car l'entreprise s'employait à « partitionner » le marché. Dès que nous avons établi les preuves de tels agissements, nous avons fait le nécessaire.