Intervention de Frédéric Duval

Réunion du mardi 23 juillet 2019 à 17h00
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Frédéric Duval, délégué général d'Amazon France :

S'agissant du partage de la valeur, je vous ai expliqué que lorsqu'un industriel se tourne vers un réseau de distribution classique, il se voit appliquer au minimum un coefficient de 2,5, qui peut atteindre 5, par exemple pour les échalotes du Nord Finistère que j'évoquais tout à l'heure. Lorsqu'on compare ces chiffres à la commission de 15 % que nous prenons sur les transactions, on voit bien que la marge que nous demandons est nettement inférieure à celle des réseaux de distribution classiques. Je ne sais pas comment vous le dire autrement…

Vous dites qu'en ajoutant les frais d'expédition par Amazon, on atteint des sommes encore plus importantes. Mais si un acteur économique décide de livrer lui-même, il paiera à l'un des grands groupes de distribution de colis que sont La Poste, Chronopost, UPS ou TNT des frais d'expédition beaucoup plus élevés. Nous faisons bénéficier les vendeurs tiers des économies que nous réalisons en achetant, en gros volume, des services à La Poste et à Chronopost. Vous semblez penser qu'une commission de 12 % ou 15 %, selon les catégories de produits, représente un coût important, auquel il faut ajouter les frais de port. Je soutiens pour ma part que cette commission est très modérée et que le vendeur fait des économies sur les frais d'envoi en s'adressant à nous. Je trouve vos propos assez polémiques et ils ne me semblent pas du tout refléter la réalité.

Je vous invite d'ailleurs – je l'ai déjà fait, mais vous n'êtes jamais venu – à vous rendre à l'Amazon Academy, qui se déroule chaque année à Paris et qui réunit un grand nombre de nos marchands tiers. Cette année, elle se tiendra les 6 et 7 novembre et réunira 1 000 des 10 000 entreprises françaises qui vendent sur le site www.amazon.fr. Vous pourrez rencontrer ces vendeurs, qui constituent un échantillon représentatif. Ils vous diront, premièrement, que les frais ne sont pas si élevés que cela et, deuxièmement, que l'expédition par Amazon leur est très utile pour développer leurs ventes, non seulement en France, mais aussi dans toute l'Europe. Il n'est pas facile, pour un marchand tiers installé en Ariège ou dans le Finistère, de vendre ses produits en Espagne, en Italie ou en Allemagne, et de répondre à ses clients en espagnol, en italien ou en allemand lorsqu'un problème survient. L'expédition par Amazon, qui n'est pas chère, leur donne cette possibilité. Vos propos, je le répète, me semblent assez polémiques et peu factuels.

S'agissant du prix de vente, je répète que l'acteur économique vend ses produits au prix qui lui convient : c'est son libre choix. Les frais que nous facturons étant relativement peu élevés, il peut fixer un prix compétitif. Si les prix pratiqués sur les sites Amazon n'étaient pas compétitifs, l'activité des marchands tiers se développerait moins vite que l'activité d'Amazon. C'est l'évidence même !

J'en viens à la question des relations, et je dois dire que j'ai été assez piqué par vos propos. Quand un client ou un fournisseur appelle Amazon, il est assuré de pouvoir parler à quelqu'un : pour un client, l'attente ne dépasse pas trente secondes dans 98 % des cas. Je peux vous dire que ce n'est pas le cas de toutes les entreprises françaises. C'est d'ailleurs pour cela que la Sofres nous a élus, la semaine dernière, « Premier service client » de France.

Vous avez évoqué la Charte de bonne conduite : je ne l'ai pas signée pour la raison simple que cette Charte nous demandait de nous engager sur des choses qui fonctionnent déjà très bien.

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