Je fonde mon analyse sur le discours de politique générale du Premier ministre ainsi que sur les premières mesures que vous avez prises.
La politique que vous proposez poursuit l'objectif louable et largement consensuel de réduire les inégalités face à la réussite scolaire. Vous vous fondez pour cela sur un diagnostic que nous partageons tous et qui a été rappelé hier par le Premier ministre : nous formons de très bons éléments mais beaucoup d'élèves restent en échec.
En revanche, nous sommes très réservés quant aux axes proposés pour répondre à cette nécessité : renforcer l'appui dans le primaire où s'acquièrent les savoirs de base et laisser aux territoires et aux établissements une certaine liberté, tant dans l'application des rythmes scolaires que dans celle de la réforme du collège. Confiance et liberté sont ainsi les maîtres mots de votre politique.
Pour notre part, nous ne partageons absolument pas l'idée que l'école de la République puisse devenir un patchwork de décisions locales sur des sujets aussi centraux que les rythmes scolaires ou le contenu des programmes. D'un territoire et d'un établissement scolaire à l'autre, le personnel change si bien qu'il n'y a aucune stabilité d'une année à l'autre et que l'essentiel se fait sur la base de la bonne volonté des uns et des autres.
Nous nous interrogeons aussi sur les moyens que vous comptez allouer à cette politique. Nous avons déjà été interpellés par la communauté éducative d'une école de campagne qui va perdre un poste, lequel va être attribué à un dédoublement de classe de primaire, ce qui conduira une enseignante à accueillir dans sa classe trente-cinq élèves de cinq niveaux !