Bien entendu, au départ, les fournisseurs, que nous avons invités à Eurelec, ont été surpris par l'existence d'un nouvel intervenant. Mais ils assistent, chaque année, à la fois au développement de notre périmètre et à l'accroissement du nombre de multinationales et d'industriels avec qui nous négocions.
Nous attaquons notre quatrième année d'existence – nous avons déjà reçu les industriels pour les achats de 2020 – et ces industriels et multinationales n'en sont plus à comprendre qui nous sommes, mais souhaitent profiter des bénéfices d'Eurelec. Mais effectivement, durant les premières années, il y avait un réel besoin de pédagogie.
C'est la raison pour laquelle Eurelec reçoit très tôt ses partenaires industriels pour leur expliquer qui nous sommes, comment nous fonctionnons commercialement, techniquement – la centralisation des commandes, des factures et des paiements doit être expliquée pour ne pas les effrayer – et juridiquement ; un fonctionnement qui vise à leur simplifier la vie. Nous discutons ensuite des prix.
Eurelec souhaite une convergence des prix. Notre volonté est d'acheter un produit à un prix unique pour le distribuer dans plusieurs territoires.
L'intérêt du fournisseur est de pouvoir conserver sa politique tarifaire différenciée par pays. C'est un point auquel nous nous heurtons encore aujourd'hui, mais avec lequel nous composons.
La grande majorité des produits dont nous discutons sont internationaux, avec des composants internationaux. Un grand nombre d'entre eux sont orientés à la baisse depuis plusieurs années – le café, le cacao… À partir du moment où les composants coûtent moins cher, et que la fabrication industrielle coûte, elle aussi, aussi moins cher, nous pouvons discuter du partage de la valorisation d'une production – qui coûte, de fait, moins cher. Oui, globalement, pour ce type de produits, Eurelec achète moins cher, quand le marché le justifie.
Cependant, pour d'autres produits, tels que le cabillaud ou le colin, qui étaient cette année en crise, nous accompagnons la filière internationale en revalorisant les prix. En revanche, Eurelec est très peu concernée par les filières nationales. Mises à part certaines filières internationales qui peuvent dépendre des produits français – je pense à la pomme de terre, au lait ou au blé –, que nous avons achetés plus chers, notamment le lait qui pèse un peu moins de 10 % du chiffre d'affaires France d'Eurelec pour les fournisseurs concernés, nous n'avons jamais acheté moins cher depuis qu'Eurelec a été créée.