Prenons un exemple français. Le compte-clé d'un vendeur de yaourts en charge de Leclerc va négocier en France avec le Galec. Mais, si ce roi du yaourt veut se développer en Pologne, je suppose qu'il y dispose aussi d'un compte-clé, en relation avec les « Galec locaux », et qu'il n'a pas attendu Coopernic pour vendre ses produits là-bas.
Ce que nous n'arrivons pas à comprendre c'est la disproportion entre les taux prélevés par Coopernic et les services rendus.
Les industriels que nous avons auditionnés n'ont pas remis en cause la réalité de ces services rendus par Coopernic, Coopelec ou les centrales d'achat. Ce que la plupart dénoncent ce sont les tarifs de ces prestations, assimilables, si on grossit le trait, à des péages censés ouvrir sur des autoroutes mais qui ne débouchent en réalité que sur de simples chemins. Il y a donc manifestement un problème de proportionnalité entre le prix demandé – nous vous poserons d'ailleurs, comme à Coopelec, la question des montants que vous facturez – et la prestation fournie.
Faire du data sharing ne requiert qu'un logiciel SAP. Il suffit d'appuyer sur un bouton pour avoir les sorties de caisses de l'ensemble des magasins en réseau, et on nous a expliqué, lors de nos auditions, qu'il suffisait d'une trentaine de seconde pour obtenir les données relatives à une centaine de références provenant de dix fournisseurs différents et commercialisées dans plusieurs centaines de magasins !
Sans remettre en cause le travail que vous effectuez, nous nous interrogeons sur un potentiel abus de position dominante, sachant qu'en n'achetant pas certaines prestations, on n'a pas accès aux data et que, si l'on se prive globalement des services de Coopernic, on se ferme peut-être la porte des marchés espagnols ou polonais, ou on court le risque de voir certains de ses produits déréférencés.