Intervention de Laurent Collot

Réunion du lundi 22 juillet 2019 à 17h30
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Laurent Collot, directeur général de Coopernic SCRL :

C'est une question très pertinente car ce n'est pas comme cela que cela se passe. Si je vous répondais que c'est possible, ce serait erroné ou, pire, un mensonge, ce qui n'est pas le but.

Lorsqu'un fournisseur convient d'une opération catégorielle, thématique, de visibilité de ses marques dans nos magasins en contractant avec Coopernic, il a la garantie qu'elle sera effective dans le cadre d'un engagement coordonné, chaque trimestre, avec nos équipes, qui voient ses représentants internationaux. En revanche, cette réalisation n'est jamais simultanée et n'a jamais lieu de la même manière.

Monsieur le rapporteur a évoqué les couches mais on peut aussi parler des rasoirs. Même la marque qui a lancé la « cinquième lame », celle qui coupe le mieux, ne souhaite pas que son produit soit présent en même temps dans tous les magasins de 22 pays : les plans de communication et de fabrication sont différents. Comme je le disais dans mon propos liminaire, les industriels veulent de la souplesse, de la flexibilité, de la liberté. Avec leurs interlocuteurs locaux, ils s'adaptent à chaque pays. La période, comme le produit, peut donc être différente.

Vous avez évoqué une même marque dans les 22 pays, or, le consommateur européen est un mirage et n'existe pas encore. Les grands groupes que vous avez cités ont peut-être une marque à destination de la moitié des pays mais ils en ont une deuxième ou une troisième pour d'autres pays et ce n'est jamais la même en raison d'une histoire, des liens de chacune d'entre elles avec les consommateurs respectifs de ces derniers. Nos représentants, en association avec ceux des fournisseurs, ont la capacité d'adapter les plans.

Je vous ai parlé tout à l'heure de la « scorecard », de la feuille de pilotage remplie par les fournisseurs. Ceux-ci nous disent alors, en fonction de l'engagement que nous avons pris à Bruxelles, qu'ici, c'est fait et que là, cela ne l'est pas. Dès lors, soit nous pouvons « rattraper le coup », soit, nous ne sommes pas payés, voilà tout.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.