Vous avez également supprimé l'impôt de solidarité sur la fortune. Nouveau chèque en blanc, après celui de la flat tax. Aucune condition n'est fixée. Vous prétendez libérer des capitaux qui s'investiront dans les placements à risque, mais aucune obligation n'est imposée aux grands gagnants de ce loto fiscal ! Et quand bien même cette manne serait placée en actions, elle pourrait l'être dans un fonds de pension américain, un fonds vautour, une entreprise étrangère plutôt qu'une entreprise française ! Jusqu'ici il existait un dispositif appelé ISF-PME qui permettait de déduire une part de son impôt, en contrepartie d'un investissement dans les PME nationales. Vous réalisez la contre-performance de le supprimer !
Votre volonté de déplacer les capitaux vers l'investissement productif est enfin démentie par l'abrogation de la taxe sur les transactions financières intrajournalières. Le trading haute fréquence est de la spéculation pure, les opérations étant réalisées essentiellement à partir d'algorithmes. Comment voir dans cette complaisance un quelconque soutien à l'activité ou à l'innovation ?
Vous faites un pari, un pari qui sera payé par les classes moyennes et populaires qui, elles, vivent de leur seul travail. C'est une faute que d'autres ont commise avant vous, mais dont vous ne tirez aucune leçon. Les grandes fortunes n'ont jamais autant pris le chemin de l'exil fiscal qu'au lendemain de l'instauration du bouclier fiscal.