Vous avez déclaré vouloir renforcer la place de la culture dans vos programmes. S'il y a plus de cinquante ans, le sociologue Georges Friedmann qualifiait la télévision d'école parallèle, on déplore aujourd'hui, statistiques sur les inégalités culturelles et chiffres d'audience à l'appui, l'échec du projet d'éducation populaire et de démocratisation par la télévision.
La dictature de l'audimat a conduit à la marginalisation de la culture scolaire au profit du divertissement. Hier, nous étions quelques parlementaires à échanger avec Thierry Ardisson, dont je vous rapporte les propos : « Tous les programmes, sans exception, doivent être imprégnés de culture. La dimension culturelle, c'est toute la journée, pas seulement en dernière partie de soirée. La télévision a une mission, celle de l'école du peuple. » Quelles réflexions vous inspirent ces remarques et le fait que la télévision peine à attirer les jeunes, la moyenne d'âge des téléspectateurs tournant autour de cinquante ans, toutes chaînes confondues, privées et publiques ?
Quelles sont vos pistes d'action pour ramener vers la télévision des jeunes qui la regardent de moins en moins ? Comment cette ambition va-t-elle se traduire concrètement dans les programmes de la rentrée ? C'est un enjeu d'autant plus important qu'au-delà du rajeunissement et du renouvellement des téléspectateurs, il y va de votre attractivité aux yeux des annonceurs – donc de vos moyens budgétaires –, pour qui les 15-34 ans sont une cible privilégiée.