Merci Madame la Présidente.
Madame la Présidente, Monsieur le Directeur, vous représentez ce matin l'expert public en matière de recherche et d'expertise sur les risques nucléaires et radiologiques. Je souhaiterais donc recueillir votre avis sur les risques sur la sûreté nucléaire, liés au recours accru à la sous-traitance dans ce secteur. Un rapport rendu en juillet 2018 par une commission d'enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires concluait que la sous-traitance fragilise la sûreté et la sécurité nucléaire. 80 % de l'activité de maintenance des centrales est réalisée par des entreprises extérieures. Ce sont 160 000 salariés, dont 30 000 dans les sites nucléaires en France.
La sous-traitance n'est pas qu'une question de sûreté, c'est évidemment aussi une question sociale, puisque les salariés de la sous-traitance sont dans une forme d'emploi précaire, à laquelle s'ajoute la demande permanente de mobilité géographique, puisqu'ils vont d'une centrale à une autre, régulièrement. Ils assurent les tâches les plus risquées et également les travaux les plus exposés. Ils reçoivent entre 80 et 90 % des doses annuelles de radioactivité, et ne sont ni suivis médicalement, ni pris en compte dans les études épidémiologiques officielles. Ils sont donc exposés aux matières à risque et facteurs de cancer. La suppression des CHSCT ne facilite évidemment pas la détection des problèmes graves liés à la santé de ceux qui travaillent dans la sous-traitance.
Je souhaiterais donc recueillir l'avis de l'IRSN sur cette question de la sous-traitance et de ses conséquences dans le secteur du nucléaire.