Intervention de Régis Juanico

Réunion du mercredi 5 juillet 2017 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

Monsieur le ministre, « qui veut voyager loin ménage sa monture », disait non pas La Fontaine mais Racine… Or, la communauté éducative est fatiguée, usée des réformes incessantes, des allers-retours et des changements permanents de politique éducative. Certes, il ne faut pas s'interdire de nouvelles réformes et nous sommes prêts à soutenir certaines de celles que vous avez annoncées, notamment celle du baccalauréat, concentré sur quelques épreuves, avec une liaison renforcée entre le lycée et l'enseignement supérieur, mais aussi celle du soutien scolaire avec les « devoirs faits », ainsi qu'à l'allégement des classes surchargées, avec le dédoublement des classes en CP et CE1. On sait toutefois que cela se fera à moyens budgétaires constants à la rentrée 2017, donc au détriment de l'opération « Plus de maîtres que de classes » et des remplacements, et que la rentrée risque ainsi d'être compliquée.

Vous vous qualifiez de pragmatique, ce qui signifie que, conformément à ce qu'a dit le Président de la République devant le Congrès, vous analysez l'efficacité d'un dispositif plutôt que d'y renoncer a priori. Vous avez effectivement fait preuve de pragmatisme et d'innovation lorsque vous étiez recteur en Guyane puis à l'académie de Créteil, vous avez été le moteur d'un certain nombre d'expérimentations et d'innovations tels la mallette des parents, les micro-lycées, la lutte contre le décrochage scolaire. Autant de dispositifs sur lesquels nous avons porté un regard très positif et dont nous avons proposé la généralisation, après une évaluation sérieuse.

En 2010, auditionné ici même alors que vous étiez directeur général de l'enseignement scolaire (DGESCO), vous vous étiez déclaré défavorable au retour à la semaine de quatre jours, indiquant que si la semaine de neuf demi-journées n'avait pas été choisie, c'est parce que le monde des adultes s'était entendu sur le dos du monde des enfants. Certes, pendant la campagne électorale, des parents, m'ont parlé de la fatigue de leurs enfants. Mais cette fatigue est-elle due aux écrans, au manque de sommeil ou à la réforme des rythmes scolaires ? En publiant un décret dès la semaine dernière n'avez-vous pas arbitré précipitamment en faveur des adultes et en défaveur des enfants, sans aucune évaluation sérieuse préalable ?

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