Il comportait pourtant quelques bonnes dispositions de départ et des efforts louables. Nous saluons notamment la sincérité des hypothèses macroéconomiques. Nous comprenons par ailleurs la difficulté de votre tâche, rendue plus ardue encore par les 5 milliards de dépenses non financées laissés en cadeau de bienvenue par la précédente majorité.
Nous approuvons l'instauration d'une flat tax de 30 % sur les revenus du capital ainsi que la suppression de l'ISF, qui est un impôt contre-productif et antiéconomique, tout en regrettant qu'il soit remplacé par un impôt sur la fortune immobilière. Nous saluons enfin la qualité des débats ainsi que les échanges vifs mais respectueux que nous avons eus avec les ministres lors de l'examen du texte dans l'hémicycle.
Pour autant, comment voter un budget qui va organiser un tel matraquage fiscal de tous les Français qui doivent utiliser leur voiture ?
Comment voter un budget qui va imposer 13 milliards d'euros d'efforts aux collectivités sur cinq ans alors que les efforts consentis par l'État sont si dérisoires ?
Comment voter un budget qui affiche une hausse du déficit de l'État de près de 14 milliards, et si peu d'économies ?
Comment voter un budget si peu ambitieux en termes de résorption des déficits et de réformes structurelles alors que nous affichons le plus fort déficit d'Europe, après l'Espagne ?
Comment voter un budget, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale, qui va augmenter la CSG de 25 %, sans compensation pour 7 millions de retraités ainsi que pour de nombreux agriculteurs, artisans et fonctionnaires ?
Comment voter un budget enfin qui va durement pénaliser les propriétaires, les épargnants, les retraités, et plus globalement les classes moyennes ?