Nous partageons tous le sentiment de l'urgence climatique, et le prochain rapport thématique du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), relatif aux océans et à la cryosphère, va encore nous rappeler qu'il est urgent d'agir.
Dès le début du quinquennat, le ministre M. Nicolas Hulot a présenté un plan climat, qui annonçait la fin de la vente des véhicules consommant des énergies fossiles à l'horizon 2040. C'est sur cette base qu'un travail a été engagé avec la filière automobile, afin de préparer la conversion du secteur et d'accompagner les transformations de l'emploi, notamment les changements de compétences des salariés. En première lecture, j'ai souhaité que l'objectif d'un arrêt des ventes de véhicules consommant des énergies fossiles à l'horizon 2040 soit inscrit dans la loi – et je souligne que la France est le premier pays à l'avoir fait.
Il ne me paraît pas judicieux de modifier cet objectif au détour de l'examen de ce projet de loi, sans aucune concertation avec la filière et alors même que les règles sont définies à l'échelle européenne. Je ne crois pas que ce soit une bonne méthode. Nous réussirons la transition écologique en nous fixant des objectifs ambitieux, et même très ambitieux, à la hauteur de l'urgence, et en les réévaluant autant que nécessaire. Mais nous devons le faire en concertation avec tous les acteurs concernés. Je ne souhaite pas qu'au détour de l'examen d'un projet de loi, on vienne « percuter » toutes les discussions qui sont en cours. J'émettrai donc, comme en première lecture, un avis défavorable sur cet amendement.