Les temps changent et certaines certitudes historiques avec eux. Boris Johnson semble ainsi faire mentir le grand Winston Churchill qui déclarait, dans une formule bien churchillienne : « L'Angleterre s'écroule dans l'ordre et la France se relève dans le désordre. » Aujourd'hui, le désordre s'est durablement installé côté britannique et la perspective d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord pour le 31 octobre inquiète de plus en plus nos concitoyens, qu'ils soient particuliers, touristes, expatriés ou chefs d'entreprise.
Dans la région Hauts-de-France à laquelle j'appartiens, la question est naturellement sensible. Permettez-moi de vous faire part de quelques-unes de nos interrogations.
Tout d'abord, où en sont les discussions pratiques concernant la mise en oeuvre des plans de contingence français et britannique sur le terrain, c'est-à-dire à Calais, à Dunkerque et à l'entrée du tunnel, mais aussi à Douvres et au terminal de Cheriton ?
Ensuite, s'il est prévu de recruter 700 douaniers supplémentaires d'ici à 2020 en perspective du rétablissement du contrôle aux frontières, que se passera-t-il en attendant que ces effectifs aient atteint leur plein niveau ?
Par ailleurs, quand les renforts d'effectifs français des douanes et de la police de l'air et des frontières seront-ils déployés à Douvres et à l'entrée du tunnel, comme le recommande le préfet de région Michel Lalande ?
Enfin, quand et comment le dispositif de frontière intelligente, que M. Darmanin dit vouloir tester, sera-t-il mis en oeuvre ? Il semble que les entreprises y seront associées sur la base du volontariat. Mais qu'en sera-t-il des autres entreprises ? Sont-elles suffisamment responsabilisées, alors que l'échéance approche à grand pas ?