À cet égard, l'examen au Sénat et l'accord obtenu en CMP ont rogné encore un peu plus une ambition pourtant déjà bien modeste. Nous avons pris connaissance des récentes annonces du Gouvernement portant sur la création d'un service d'accompagnement pour la rénovation énergétique, doté de 200 millions d'euros. C'est une bonne chose, car l'accompagnement des particuliers en ce domaine est primordial. Cependant, je ne peux que remarquer que le poids financier de la rénovation énergétique sera supporté pour moitié par les collectivités, lesquelles sont déjà en grande difficulté et, pour l'autre, par les certificats d'économies d'énergie. Il est donc à craindre que ce nouveau dispositif ne soit largement insuffisant, pour atteindre l'objectif de rénovation de 500 000 logements par an ou celui de la suppression des passoires énergétiques d'ici à 2050. Nous aurons l'occasion d'aborder plus longuement ces problématiques, dans le cadre notamment de l'examen du prochain budget.
J'évoquais les lacunes concernant le secteur du bâtiment, mais le texte s'illustre également par l'absence ou par la faiblesse de certaines thématiques clés, telles que les réseaux de chaleur ou de froid, les vecteurs d'énergies renouvelables locales, l'éolien offshore, l'hydroélectricité ou encore l'ensemble de l'énergie fatale, thématiques pourtant introduites lors des discussions au Sénat. Car le nucléaire, encore une fois, prend toute la place en France, ce qui ne nous permet d'avoir un débat apaisé et intelligent sur les enjeux énergétiques.
J'en viens aux grands objectifs de la politique énergétique de notre pays, le coeur de ce texte.
Tout d'abord, deux satisfecit : les prochaines PPE feront l'objet d'une loi, et non plus d'un décret comme aujourd'hui ; …