Monsieur Grelier, vous nous attaquez sur l'absence d'ambition, mais ce PLFSS est au contraire extrêmement ambitieux. Il propose une véritable transformation de notre régime de Sécurité sociale, avec l'adossement du RSI au régime général, et de notre système de santé, avec de nouveaux modes de tarification qui vont favoriser les coopérations, les parcours de soins et la forfaitisation des prises en charge, arrêter la course à l'activité et ralentir nos dépenses de santé. Il propose également une transformation de nos modèles de tarification.
Vous avez mentionné les EHPAD et la politique en faveur des personnes âgées. Nous prenons en compte la difficulté que rencontrent ces établissements face au vieillissement de leurs résidents en augmentant de 100 millions d'euros, dès ce PLFSS, l'aide à la prise en charge soignante en leur sein, en créant des postes d'infirmières de nuit et en accompagnant les EHPAD en difficulté – les 20 % qui ne gagneront pas à la réforme de la tarification – avec une enveloppe de 28 millions d'euros qui va leur permettre de s'en sortir. À plus long terme, nous devons prendre en compte le vieillissement de notre population puisque d'ici à 2050, le nombre de personnes de plus de 85 ans va passer de 1,5 à 4,5 millions. J'ai demandé au Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie, ainsi qu'au Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge de conduire une réflexion sur la prise en charge des personnes âges dépendantes à l'horizon 2030. J'ai également confié à Mme Dominique Gillot, en lien avec Mme Sophie Cluzel, une mission relative aux aidants familiaux. Vous le voyez, nous avons d'ores et déjà pris les mesures qui s'imposent pour mener une réflexion globale sur notre modèle social.
S'agissant de la remarque sur la non-prise en compte des territoires, le plan d'accès aux soins sur les territoires est très ambitieux ; il lève tous les verrous réglementaires et financiers aux organisations innovantes et donne aux professionnels de santé des bassins de vie – professionnels libéraux ou fédérations hospitalières – une responsabilité territoriale, qu'ils s'engagent à assumer. Nous les aidons en lançant un plan numérique doté de 400 millions d'euros pour développer la télémédecine – téléconsultation et télé-expertise. Nous débloquons 200 millions d'euros pour l'incitation à l'installation dans certaines zones. Nous créons 500 nouveaux lieux de stage pour les étudiants en médecine et 200 postes d'assistants partagés sur les territoires. Nous favorisons des délégations de tâche interprofessionnelles. Enfin, 400 millions d'euros sont dégagés pour la création de maisons de santé ou centres de santé.
On ne peut donc pas vraiment dire que ce plan manque d'ambition ! Personne jusque-là n'a fait un tel effort. Nous revalorisons de 25 % les consultations détachées de médecins généralistes ou spécialistes dans les territoires sous-dotés. Enfin, nous augmentons très substantiellement le plafond de revenus qui conditionne le cumul emploi-retraite pour les médecins qui souhaitent continuer à exercer. Vous n'avez pas dû lire dans le détail l'ensemble des mesures de mon plan