Avec tout mon respect, monsieur le secrétaire d'État, je suis désolé de vous dire que vous n'êtes absolument pas convaincant. On sent même une certaine gêne.
Sur le plan politique tout d'abord : avez-vous entendu la discussion générale ? Christophe Bouillon s'est exprimé, comme moi-même. Avez-vous observé qu'il y a quelques heures nous nous sommes abstenus au moment du vote sur le projet de loi énergie et climat ? Nous avons fait passer quelques amendements, nous avons regretté des insuffisances. Est-ce là de la violence politique ou de l'opposition systématique ? Avez-vous vraiment l'impression que nous n'ayons pas rendu hommage aux innovations techniques et aux décisions en matière de gouvernance qui marquent ce texte loi depuis la première lecture et dont Mme la ministre Borne est responsable ? Nous avons rendu hommage à ce qui était positif. Simplement, votre capacité à entendre l'opposition – je pense ici aussi à nos amis communistes, insoumis et autres écologistes indépendants – est d'une faiblesse sidérante.
En parlant de démocratie et de droit de l'opposition, rappelez-vous l'épisode de la taxation des billets d'avion. La ministre avait refusé systématiquement cette proposition pour annoncer une semaine plus tard, en marge d'un conseil des ministres, la création d'une toute petite taxe, qui avait été refusée dans l'hémicycle. Il aurait été difficile, de la part du Gouvernement, de faire plus méprisant.
Alors qu'aujourd'hui nous faisons des suggestions pour réguler la publicité, qui pèse sur la santé publique et menace la survie de la planète, ne nous renvoyez pas à un rapport de la Fabrique écologique ou de je ne sais qui. Ayez le courage de répondre clairement et de prendre en considération l'opposition, qui est tout sauf destructrice : elle s'efforce au contraire de faire des propositions acceptables par tous, que vous devriez avoir l'intelligence d'écouter avec plus de bienveillance.