– Vos questions sont extrêmement variées. Pour la collaboration internationale, je crois qu'il faut poser la question au plan industriel : est-ce que nous pouvons fabriquer des choses qui ont une vocation mondiale ? Je prends l'exemple de Total qui a mis au point une huile qui permet de réduire de beaucoup le nombre de vidanges sur les éoliennes. C'est utile pour la France de vendre de l'huile Total dans le monde entier, alors que nous aurons beaucoup de difficultés à aller vendre une éolienne en Chine. Industriellement, il faut chercher les composants qui ont une forte valeur ajoutée. Dans ce cas-là, nous pouvons rechercher des collaborations pour obtenir un marché. Il faut se préparer à des marchés futurs. C'est bien de sauver la planète, mais il faut aussi sauver notre industrie. En revanche, pour préciser ce qui a été dit à propos des éoliennes offshore, plus l'éolienne est grande, plus on s'éloigne de la côte, plus son taux de fonctionnement annuel est grand, et donc plus sa rentabilité augmente. En soi, le progrès est notable. Faire fonctionner un réseau avec 1 500 heures d'éolienne, comme c'est le cas dans l'hinterland allemand, ou avec 4 500 ou 5 000 heures, quand on est un peu loin des côtes, est très différent !
Sur le climat, je le dis en deux mots : ne confondons pas climat et météo. Il y aura certainement plus de canicules, de même qu'il y aura moins de périodes de grand froid. Au début du XXe siècle, il n'y a pas si longtemps, la Seine était gelée presque une année sur quatre ou cinq. Nous le savons, et c'est prévisible à dix jours près. En revanche, ce n'est pas cela le changement climatique. Le changement climatique, cela signifie une augmentation de 2 °C en moyenne, et non de 10 °C pendant 8 jours.
Ensuite, vous avez dit que les cellules photovoltaïques ne fonctionnaient pas à 25 °C. Grâce à Dieu, dans les pays où je vais, en Afrique, cela fonctionne au-delà. Je suis un peu surpris.