– Je vais d'abord revenir sur la question sur les collaborations possibles, avec quels pays et avec quels acteurs. En matière de flexibilité du réseau, il est très intéressant de travailler avec différents pays, parce que nous nous retrouvons avec des situations très différentes, des modèles très innovants dont nous pouvons nous inspirer. Je pense notamment à la combinaison d'énergies renouvelables et de batteries, qui ont d'abord été développées dans les micro grids, les réseaux peu interconnectés. En France, nous avons fait beaucoup de choses dans les collectivités d'outre-mer, notamment en Martinique et en Guadeloupe, qui peuvent être réutilisées, soit pour de l'électrification rurale dans des pays émergents, soit dans des pays avec des réseaux moins interconnectés. Par exemple, dans notre entreprise, nous travaillons sur du micro grid en Guadeloupe et en Martinique, mais aussi en Australie. Travailler avec d'autres pays permet d'obtenir des retours d'expérience plus rapides.
S'agissant de la question de l'adaptation au changement climatique, un intervenant disait que le changement climatique correspond à une augmentation de 2 °C de plus en moyenne, et non de 10 °C de plus pendant une courte période. En fait, ce sont les deux, puisqu'il y a de plus en plus d'événements extrêmes. L'idée est de se préparer à une augmentation de 2 °C en moyenne, et donc d'y adapter tous les moyens de production, mais aussi de travailler sur les événements extrêmes, comme les épisodes de canicule avec des augmentations de 10 °C.
Enfin, je souhaiterais revenir sur le surcoût lié à la gestion du réseau pour les énergies renouvelables, pour répondre à Monsieur Brière. Aujourd'hui – je l'ai déjà mentionné – le réseau est très loin d'être en danger à cause de la part intermittente des énergies renouvelables. C'est au contraire l'occasion de monter en compétences et nous pouvons tout à fait accroître la part des énergies renouvelables sans mettre le réseau en danger. Au contraire même, c'est un moyen de nous préparer progressivement à la transition énergétique. Aujourd'hui, nous n'avons aucune raison technologique de ralentir les EnR intermittentes car le réseau électrique n'est pas en danger.