Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission des affaires sociales, monsieur le rapporteur général, monsieur le rapporteur pour avis, mes chers collègues, ce premier PLFSS du « nouveau monde » réussit à conjuguer deux exploits : ne pas parler de la santé des Français et s'attaquer aux couches populaires, aux familles, aux femmes et aux retraités.
Votre conception de la politique sociale est cependant parfaitement cohérente avec votre vision de l'avenir, une vision anglo-saxonne, à l'américaine, qui a pour objectif la transformation de notre modèle social et républicain. À travers un seul abord technique et financier, une seule approche comptable, vous passez les coups de rabot, sans jamais définir ce qu'une politique de santé publique doit être, sans même y associer, d'ailleurs, les principaux acteurs de celle-ci – les personnels hospitaliers en particulier, comme l'a rappelé notre collègue Ericka Bareigts il y a quelques instants. Il n'y a, dans votre texte, aucune stratégie de santé, ou plutôt il y a d'abord une stratégie économique et comptable à laquelle devra s'adosser une politique de santé publique.
Ce PLFSS s'inscrit donc, je le disais, dans une logique de matraquage des classes les plus populaires, dont votre gouvernement s'est fait le spécialiste depuis son arrivée, comme s'il voulait leur faire payer leur absence de soutien à votre vision du monde.
Comme le Président blesse les Français par la parole en les insultant du soir au matin,