vous les blessez en les fragilisant. Hausse de la CSG, hausse du prix du tabac, baisse des crédits du Fonds d'investissement pour les victimes de l'amiante – madame la ministre, je parle d'êtres humains, ce qui me paraît important, bien que vous ne daigniez pas me regarder – , hausse du forfait hospitalier : ce sont toujours les mêmes qui trinquent. Vous détricotez, vous dévissez, vous déboulonnez, vous déconstruisez avec méthode notre pays, en vous attaquant, aujourd'hui, à son modèle social. C'est, finalement, un peu à notre histoire sociale que vous vous attaquez.
Vous demandez toujours plus d'efforts à une certaine catégorie de Français, en prétendant qu'ils en tireront les bénéfices plus tard ; pourtant, l'hypothèse de croissance du PLF rend cette promesse caduque. En réalité, vous abîmez la santé publique et « en même temps », puisque vous aimez cette formule, vous continuez d'abîmer les finances publiques.
Quelques exemples : moins de lits et des séjours plus chers à l'hôpital, hausse du forfait hospitalier de 18 à 20 euros – les patients sans couverture devront donc payer eux-mêmes – , coup de rabot sur les aides familiales – vous renversez le principe d'universalité de la politique familiale, alors même que vous reconnaissez vous-même que notre natalité baisse – et réduction de l'accès à la PAJE, qui pénalisera des femmes qui travaillent.
Au cours des dix dernières années, le nombre de personnes dépendantes a augmenté de 30 %, mais vous prévoyez de n'augmenter celui des places en EHPAD que de 1 %. Le compte n'y est donc pas. Où est le progrès ? Où est l'exigence ? Seule la comptabilité préside vos choix.
En matière de santé publique, les Français sont inquiets ; ils demandent à être entendus et à être pris en considération. Ils souhaitent que leurs préoccupations, que nous vous faisons remonter ce soir, soient prises en compte. Nous sommes là pour cela.
Oui, les Français s'inquiètent de la politique vaccinale que vous souhaitez appliquer. Ils s'interrogent sur la forme comme sur le fond. Ils ont besoin d'être rassurés, et leurs inquiétudes sont légitimes.
Oui, les Français s'inquiètent de vous voir avec obstination demander toujours aux mêmes les efforts et de vous voir avancer vers la privatisation de la santé publique. Ils ont raison de s'inquiéter.
Cela vous fait sourire, madame la ministre, mais si les inquiétudes des Français vous font sourire, croyez bien que nous ne partageons pas cette façon de percevoir les choses. Moi, elles ne me font pas sourire.
Oui, les Français sont inquiets, vous devez l'entendre et le prendre en considération, plutôt que de sourire, chère madame.