Intervention de Sébastien Chenu

Séance en hémicycle du mardi 24 octobre 2017 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Chenu :

Oui, les Français s'inquiètent de se retrouver éloignés de l'accès à un médecin ou à un hôpital. Tous ne sont pas rassurés par l'« ubérisation » de la santé publique.

Oui, les Français s'inquiètent lorsqu'ils constatent que l'aide médicale de l'État – l'AME – augmente de 108 millions d'euros et que le coût du médicament à l'unité ne fait pas partie des pistes d'économies possibles. Ces champs d'investigation ne sont pas exploités, car ils vous dérangent puisqu'ils viendraient bousculer des intérêts catégoriels et financiers. Lorsqu'il s'agit de refuser le débat sur le coût du médicament à l'unité, vous reprenez mot pour mot les éléments de langage des lobbies des laboratoires pharmaceutiques. Cela devient un peu voyant et peu rassurant pour nos compatriotes.

Le constat est sans appel : la santé des Français se dégrade, leur situation se précarise et l'accès aux soins recule. Un ouvrier n'atteindra pas, en moyenne, la retraite sans trouble de santé, alors qu'un cadre pourra profiter pleinement de celle-ci. Vos choix ne feront qu'accélérer ces processus.

D'autres pistes de financement et de pérennisation de notre système de santé pouvaient être étudiées. Nous souhaitons vous faire des propositions : la création d'une nouvelle carte Vitale biométrique, fusionnée avec le titre d'identité, pour lutter contre la fraude sociale, le développement du dossier médical partagé et la baisse du coût des médicaments, en actionnant, si besoin, le mécanisme de la licence d'office pour les laboratoires récalcitrants. Vous le voyez, les élus du Front national vous font des propositions qui méritent d'être étudiées car elles ne visent qu'à protéger la santé des Français.

Madame la ministre, vous êtes la ministre des solidarités et de la santé, ne devenez pas celle des acoquinements et de la déconstruction de notre patrimoine social.

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