Car bien sûr, quand un ouvrier travaille dix heures, on ne lui donne pas les dix heures de la valeur qu'il a produite ; on lui en donnera tout juste deux.
Par conséquent, le service public ne fait que remettre à la disposition du public la part de gratuité qui lui est confisquée le reste du temps.
Je tiens à dire aussi – parce qu'après tout, nous ne sommes pas que de petits comptables occupés à comparer des chiffres – que la gratuité des transports publics a également entraîné une baisse des incivilités. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien ; cela a été ma surprise à la lecture de ces rapports.
Tout ce qui adoucit la vie de la société doit être bon. Je pense donc que c'est vous, chers collègues, qui avez une vision idéologique des bienfaits de la concurrence, au plan local comme au plan national. Vous dites qu'elle fera baisser les tarifs ; je vous ai démontré que c'était l'inverse en Allemagne et en Angleterre, et je pourrais vous faire la même démonstration pour la France.
On nous a répété sur tous les tons que privatiser Gaz de France ferait baisser les tarifs. C'est le contraire qui s'est produit : ils ont augmenté de 50 %. Chers collègues, me direz-vous que le volume de gaz naturel ou que la taille des réseaux a augmenté de 50 % ? Non, car vous ne pouvez pas le dire. De même, depuis que l'on a ouvert les tarifs de l'électricité à la concurrence, les prix ont augmenté de 49 %.
Ces articles, ces données, ces chiffres, ces faits doivent être évoqués. Sinon, en effet, c'est de l'aveuglement idéologique.