J'ai pris ce dossier en cours de route, si vous me permettez l'expression, mais au vu des échanges auxquels j'ai assisté cet après-midi, j'estime que la motion de rejet préalable défendue par mon collègue Loïc Prud'homme et l'intervention en discussion générale de mon collègue François Ruffin ont parfaitement résumé l'esprit de cette loi.
C'est d'abord un texte qui est très loin d'être à la hauteur de l'urgence écologique – sujet sur lequel tous nos amendements ont été balayés d'une main. S'il fallait encore un exemple pour illustrer votre manque d'ambition en la matière, ce projet de loi conforte l'abandon du train des primeurs entre Perpignan et Rungis !
Vous ne remettez aucunement en cause le modèle du tout-voiture, et vous n'avez aucune ambition en matière d'aménagement, aucune alternative. Je l'ai vu cet après-midi : vous apportez votre soutien au canal Seine-Nord Europe, sans rien proposer pour la reconstitution du réseau de voies navigables à petit gabarit.
Il s'agit donc d'un texte d'un vert très pâle, qui n'est en outre aucunement populaire.
Ainsi, vous soutenez le projet de liaison Charles-de-Gaulle Express, mais vous ne prévoyez rien pour le RER B, pourtant utilisé par 900 000 Franciliens tous les jours en surchauffe, à l'instar du climat – sans même évoquer les zones à faibles émissions, mesure anti-pauvres plus qu'écologique.
En revanche, ce texte arrive, une fois de plus, à soutenir les entreprises. Bien sûr, c'est votre idéologie : vous refusez de la voir, mais nous la lisons, nous, dans ce texte. Vous voulez privatiser des portions de routes ; vous voulez ouvrir la RATP à la concurrence ; en revanche, sur les niches fiscales accordées aux très grands pollueurs que sont les secteurs du transport routier et du transport aérien, c'est silence imposé !
Le groupe La France insoumise sera donc une fois de plus contraint – oui, contraint – de voter contre ce projet de loi.