Monsieur le ministre de l'économie et des finances, après l'attaque d'installations pétrolières en Arabie saoudite, ce week-end, le prix du carburant devrait augmenter de plusieurs centimes au litre dans les prochains jours. On notera au passage que l'adéquation entre prix du Brent et prix à la pompe se fait bien plus rapidement à la hausse qu'à la baisse.
Une telle augmentation a des conséquences sur l'ensemble de l'économie et pose directement la question de la politique menée en matière de solution alternative aux énergies fossiles. Elle touche tous les citoyens, surtout les plus modestes ainsi que ceux qui, vivant en zone rurale, n'ont d'autre choix que la voiture individuelle. Ce problème a été l'élément déclencheur du mouvement des « gilets jaunes », lesquels demandent d'ailleurs maintenant un gel immédiat des prix.
En Corse, où plus de 20 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, le surcoût lié aux carburants, aggravé par l'extrême cartellisation de l'offre, représente une contrainte considérable. La collectivité de Corse s'implique fortement sur cette question. Nous attendons de l'État qu'il s'engage à assurer davantage de transparence concernant les conditions de distribution et qu'il prenne éventuellement une initiative en la matière.
Monsieur le ministre, le Gouvernement entend faire en sorte que l'acte II du quinquennat soit marqué par le dialogue, l'écoute et une moindre verticalité du pouvoir. Mes questions sont donc les suivantes : alors que, dans les prochains jours, nous discuterons du budget 2020 ; envisagez-vous un nouveau gel de la taxe carbone en 2020 ? Comment entendez-vous aider les Français, notamment les plus modestes, à faire face à l'augmentation attendue des prix à la pompe ? Plus largement, quelle politique entendez-vous suivre en matière de production d'énergie renouvelable ?