Semaine après semaine, ma question est, hélas ! toujours d'actualité. Les violences sexuelles ne se résument pas à quelques faits divers ; elles s'apparentent à une véritable pandémie. En France, 265 000 personnes estiment avoir été victimes d'abus sexuels. Parmi elles, il y a d'innombrables vies brisées dès l'enfance. Un tel sujet doit nous rassembler tous et toutes.
J'ai été saisi par l'association La Famille libérée, dont chacun conviendra qu'elle a fait oeuvre utile au sein de l'église catholique en sortant du silence des crimes pédophiles, et en réparant les trop nombreuses souffrances ignorées jusqu'alors. Aujourd'hui son combat, se prolonge et s'élargit, mais, monsieur le Premier ministre, il se heurte, jusqu'à maintenant, à l'indifférence des membres de votre gouvernement. Ni le ministre de la santé, ni celui de l'intérieur, pas plus que ceux de la justice ou de l'éducation n'ont souhaité répondre à cette association, considérant que cette question ne figurait pas parmi leurs priorités. Et pourtant !
Pourtant, le Sénat a tout récemment conclu une mission d'information sur les violences sexuelles commises sur les mineurs en institutions. Son rapport formule trente-huit propositions pour éduquer les plus jeunes, former les personnels au contact des mineurs à la prévention, à la détection, au signalement et au traitement des violences sexuelles.
La première de ces propositions consiste à recenser toutes les victimes. C'est le préalable pour mieux les prendre en charge aux plans juridique, thérapeutique, et administratif : connaître et comprendre pour mieux agir. Un observatoire est d'utilité publique. Monsieur le Premier ministre, oui ou non, êtes-vous favorable à cet observatoire ? Oui ou non êtes-vous prêt à aider le monde associatif qui, de son côté, est déterminé à agir ?