Madame la garde des sceaux, Salomé, 21 ans, a été battue à mort par son concubin à Cagnes-sur-Mer. Il s'agit du centième féminicide depuis le début de l'année.
En France, chaque année, environ 219 000 femmes adultes sont victimes de violences conjugales, physiques ou sexuelles. Cent vingt-et-une femmes sont mortes en 2018. Cent-cinq femmes sont mortes depuis le début de l'année.
Emmanuel Macron a déclaré que la grande cause de son quinquennat serait l'égalité entre les femmes et les hommes. Madame la ministre, l'égalité, c'est la mort.
Les effets d'annonce n'ont jamais protégé personne. Le Grenelle des violences conjugales ne protégera pas la femme qui recevra des coups ce soir et qui, peut-être, en mourra.
Depuis l'élection du président Macron, il y a vingt-huit mois, plus de 280 femmes sont mortes. D'ici la fin du Grenelle, trente femmes de plus perdront la vie.
Jusqu'à quand continuerez-vous ce décompte macabre ? Quand agirez-vous véritablement pour sauver des vies ?
La parole des femmes doit être prise en considération par la justice dès leur première arrivée dans un commissariat de police, et non pas après de multiples mains courantes et plaintes. Toute accusation, qu'elle émane de la conjointe, d'un proche ou d'un témoin, doit être suivie d'une procédure judiciaire. Le conjoint violent doit être automatiquement et immédiatement éloigné du domicile par une mesure préventive et être surveillé par bracelet électronique. De véritables peines de prison à perpétuité doivent être prononcées en cas de féminicide, et non des peines à perpétuité qui ne durent que vingt ans.
Madame la ministre, le drame des féminicides appelle une réponse urgente. Stop à l'immobilisme ! Stop au bla-bla !
Seriez-vous prête, oui ou non, à voter la proposition de loi de mon collègue Aurélien Pradié, qui pourrait apporter, dès le mois d'octobre, de véritables réponses concrètes et urgentes ?