Des craintes ont été exprimées au sujet d'une potentielle dérive vers des pratiques qui feraient penser à l'eugénisme. Or l'eugénisme résulte d'une intention, formalisée par une législation. Il n'y aurait rien de tout cela dans le cadre d'une autorisation de diagnostic préimplantatoire (DPI) : nous serions simplement en concordance avec ce qui se passe aujourd'hui en France, puisque les trois quarts des grossesses font l'objet d'un diagnostic et que 96 % des cas où une maladie grave de l'embryon est découverte aboutissent à une interruption thérapeutique de grossesse – ce taux atteint 100 % dans d'autres pays européens.
Comme l'ont mis en évidence les auditions d'un certain nombre de professionnels, notamment des cytogénéticiens et des membres du CCNE, il serait souhaitable d'étendre le DPI, d'une part, pour augmenter le potentiel d'implantation – nous n'en sommes aujourd'hui qu'à 20 % de réussite –, d'autre part, pour permettre au projet parental d'aboutir en toute sérénité. J'ajoute que cela renforcerait notre politique d'inclusion du handicap dans la société en permettant aux couples de choisir plutôt que de subir, et à la société d'inclure plus fortement.