Intervention de Martine Wonner

Séance en hémicycle du mardi 24 octobre 2017 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Wonner :

Pour répondre aux aspirations nouvelles des professionnels de santé à travailler en groupe et ainsi favoriser leur installation dans les territoires sous-dotés, le développement des maisons pluridisciplinaires de santé est encouragé. Il permettra en effet de développer les modes d'exercice regroupés, parfois hors les murs, en participant à la structuration de parcours de soins et en favorisant la présence de professionnels de santé dans les zones les plus fragilisées.

En mars 2015, 616 pôles et maisons de santé déclaraient travailler en concertation avec des professionnels de santé externes, contre 436 seulement en mars 2014. Les maisons de santé s'ouvrent donc sur notre territoire et facilitent la relation entre ville et hôpital. L'accès aux soins de proximité pour tous doit pouvoir être garanti sur tous les territoires.

Pour illustrer mes propos sur l'innovation, je voudrais vous faire part, à ce stade, d'une expérimentation lancée en Alsace, région dont je suis l'élue. La plateforme TÉLÉCICAL favorise la prise en charge des patients vivant en zone urbaine sensible ou en zone rurale, ou encore de ceux se déplaçant très difficilement. Le principe est simple : les professionnels de santé, en présence de leur patient, envoient des photos du sujet à traiter ou participent à une visioconférence simultanément avec des experts pluridisciplinaires de la plateforme. Pour l'instant, TÉLÉCICAL est destinée à la cicatrisation des plaies complexes et chroniques, comme les escarres ou les ulcères. Cette expérimentation, véritable succès, pourrait être élargie grâce à l'article 35, qui offre la possibilité aux professionnels de santé d'innover, de tester, de corriger.

Aujourd'hui, 5,3 millions de Français accèdent difficilement aux soins. Donnons de la liberté à nos médecins et à nos professionnels de santé pour s'organiser ! Ils savent mieux que quiconque ce qui est bon pour nos patients et leur santé.

Trop souvent, dans le passé, nous avons écarté la prévention en tant qu'axe majeur de nos politiques publiques de santé. Elle est au coeur de ce PLFSS. En effet, la prévention y est déclinée sous plusieurs formes. Je pense à la lutte contre le tabac, en particulier pour nos jeunes, ou à la vaccination obligatoire étendue.

Ici, dans notre pays, la France, où le système de santé est ultra-performant, nos enfants meurent encore de la rougeole, alors que celle-ci est complètement éradiquée en Amérique latine – 5 000 cas de tuberculose ont été recensés en France l'an dernier. Vacciner, c'est protéger son enfant mais c'est aussi protéger les autres, c'est être collectif et solidaire.

La prévention devra s'élargir à tous les champs de la santé. Je voudrais ici avoir une attention particulière pour les patients et leur famille qui, chaque jour, luttent contre le handicap psychique. Reconnu depuis douze ans seulement, par la loi du 11 février 2005, le handicap psychique est le plus souvent négligé voire nié. La maladie mentale est repérée tardivement, après dix ans d'errance diagnostique et d'insuffisance de prise en charge. Nous savons que, selon l'OMS – l'Organisation mondiale de la santé – , une personne sur cinq aura affaire à un psychiatre au cours de sa vie. Environ 2,5 millions de personnes sont bipolaires en France.

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