Il s'agit par cet amendement de rappeler le principe suivant : l'AMP poursuit un objectif thérapeutique et ne peut être mise en oeuvre que dans le respect des droits de l'enfant, et non pour satisfaire un hypothétique droit à l'enfant qui se verrait ici consacré de facto, quand bien même il n'est pas inscrit dans le projet de loi. Je ne pense pas que l'on puisse sincèrement parler de respect des droits de l'enfant lorsqu'on le prive délibérément de père.
Je rappelle par ailleurs les réserves exprimées par plusieurs psychiatres auditionnés par notre commission s'agissant notamment de l'ouverture de l'AMP à des femmes seules. Le professeur Myriam Szejer a notamment mentionné une culpabilité inconsciente ou consciente engendrée par le fait de ne pas donner de père à l'enfant concerné. Selon elle, cette culpabilité, surtout lorsqu'elle est inconsciente, provoque une forme d'anxiété maternelle.
De son côté, le professeur Pierre Lévy-Soussan s'est interrogé : placer délibérément un enfant dans une situation que l'on sait à risque fait-il partie du rôle de la médecine ? Autant de réserves qui méritent, me semble-t-il, d'être prises en compte.