Ce débat, et notamment cette dernière question, se pose de la même manière dans tous les cas d'AMP avec donneur.
Il faut mesurer ce qu'est un parcours d'AMP, comme il faut mesurer ce qu'est un parcours d'adoption. Il faut mesurer ce que c'est qu'être parent. Être parent, ce n'est pas avoir contribué à la vie avec ses gamètes : c'est aussi avoir été là chaque jour de la vie de l'enfant.
Ajoutons qu'un très grand nombre d'enfants, aujourd'hui, adoptés ou nés d'AMP avec donneur, ne souhaitent à aucun prix rencontrer leur géniteur ; à l'inverse, d'autres le souhaitent, et entreprennent d'ailleurs pour ce faire des démarches parfois douloureuses.
Dans le cas d'AMP avec donneur, suivre votre raisonnement revient à effacer le donneur en tant que père alors qu'il s'agit de répondre à un projet parental qui peut être celui d'un couple formé par un homme et une femme, d'un couple constitué de deux femmes ou celui d'une femme seule. L'important est de repenser le projet parental et de ne pas appeler « père » le donneur ou « mère » la donneuse – puisqu'il est aussi possible de faire des dons d'ovocytes. Il est très important de le rappeler pour respecter les personnes qui nous écoutent et qui sont nées d'AMP avec donneur ou qui ont été adoptées, et de ne jamais faire la confusion entre ce qu'est un père ou une mère et un géniteur.