Je défends l'amendement n° 1141 de Jérôme Nury, dont je suis cosignataire. Je me demande si nous allons suffisamment au fond des choses, si nous mesurons bien l'enjeu qui consiste à ne plus mettre le progrès scientifique au service d'une vision humaniste de la place de la femme et de l'homme dans la société, mais au service d'une forme de bien-être, centrée sur l'individu, comme vient de le dire Mme la ministre. Ce débat mérite que l'on s'y appesantisse, car selon la façon dont on pose la question, la réponse n'est pas forcément celle que propose le texte.
M. le rapporteur nous a indiqué qu'il était favorable à un amendement concernant le droit à l'enfant, finalement retiré. Cela ne laisse pas d'interroger. Je voudrais que l'on m'explique les conséquences qu'entraînera l'adoption de l'article 1er. Le droit à l'enfant ne peut être limité à une catégorie de citoyens français. Or le texte prévoit de l'étendre à des citoyens qui n'en bénéficient pas pour des raisons d'ordre purement biologique, mais aussi, ainsi que l'a expliqué la garde des Sceaux, d'en exclure définitivement d'autres citoyens. Je voudrais que l'on ait l'honnêteté de dire jusqu'à quand cette situation sera tenable.