Je rappelle que ce n'est pas la recherche qui provoque la destruction des embryons : c'est parce que certains embryons sont destinés à la destruction que l'on peut faire des recherches sur eux. Il s'agit toujours d'embryons surnuméraires et je vous rappelle qu'il est interdit, dans notre pays, de produire des embryons à des fins de recherche. Je crois avoir ainsi répondu à certaines des questions et des craintes qui se sont exprimées.
La recherche sur l'embryon est nécessaire pour plusieurs raisons. Premièrement, si nous voulons que le taux de succès des fécondations in vitro augmente – ce qui permettra de réduire le nombre d'embryons surnuméraires –, il faut que nous comprenions le développement initial de l'embryon. Deuxièmement, la recherche sur le nouveau-né et sur le foetus humain est autorisée en France, dans des conditions strictes : il n'y a donc rien de choquant à ce qu'elle soit également autorisée sur l'embryon, qui représente un autre stade du développement humain. Je vous renvoie au premier avis du Comité consultatif national d'éthique, qui date de 1985 et qui définit les conditions d'utilisation des tissus foetaux ou embryonnaires d'origine humaine à des fins thérapeutiques ou scientifiques. Dès cette époque, tout cela a été parfaitement encadré. Il n'est pas raisonnable de penser que nous pourrons progresser sur ces questions autrement que par la recherche.
Madame Ménard, vous avez évoqué les cellules IPS. Permettez-moi de vous rappeler qu'il y a déjà une très grande différence entre les cellules IPS et les cellules souches embryonnaires et qu'il y a une différence encore plus grande entre les cellules IPS et un embryon entier : ce sont des choses totalement différentes et jamais, de l'étude des cellules IPS, on n'apprendra comment se développe un embryon. Il ne faut pas tout mélanger.
Nous ne devons donc pas redouter, dans des conditions très encadrées et jusqu'à un âge qui sera très limité – quatorze jours – de développer des recherches sur l'embryon. Elles nous permettront, demain, de réduire le nombre d'embryons surnuméraires, qui sont beaucoup trop nombreux dans les congélateurs français à attendre d'être détruits.