On sort du débat, mais je ne peux pas laisser dire des choses pareilles, monsieur Hetzel. Je sors d'une réunion de la commission des comptes de la sécurité sociale, qui s'est tenue hier. Toutes les opérations de mesure et toutes les évaluations conduites aujourd'hui par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) sur l'accès aux soins des Français montrent que le reste à charge n'a cessé de diminuer pour eux. Il est le plus bas d'Europe, à 7 %. Il diminue de 1 % par an quasiment.
Par ailleurs, vous ne pouvez pas dire que des soins ne sont plus pris en charge à 100 %. Quand les soins ne sont plus remboursés dans ce pays, c'est parce qu'ils ont été évalués comme inefficaces ou nocifs. Il n'y a pas d'autre raison. Cette évaluation relève d'une autorité indépendante, la Haute Autorité de santé (HAS). Il ne s'agit pas de choix politiques. Il faut arrêter de faire croire aux Français qu'aujourd'hui, on rembourse ou on dérembourse quoi que ce soit pour des raisons idéologiques – et encore moins pour des raisons budgétaires, monsieur Di Filippo.
Quand on voit les médicaments qu'on prend en charge aujourd'hui dans ce pays, ce doit être notre fierté : nous prenons en charge des médicaments pour des maladies rares, dont le coût s'élève à 1 million d'euros par patient. Nous l'assumons et nous continuerons à l'assumer, parce que c'est ce qui fait la fierté de la France en termes d'accès aux soins. Vous pouvez donc compter sur l'engagement de cette majorité, et sur l'engagement de la ministre de la santé que je suis, pour permettre aux Français d'avoir toujours accès aux soins dans les conditions actuelles.