Notre pays a su se mobiliser pour de grandes causes, par exemple la lutte contre les violences routières, et je pense qu'il faut faire de la fertilité une Grande cause nationale. À longueur d'auditions, on nous a répété que les collégiens, les lycéens et les étudiants devraient être sensibilisés à ces questions. Les professionnels que nous avons entendus estiment qu'il faudrait intégrer dans le cursus de formation des médecins, comme des infirmiers, un volet sur la reproduction et la fertilité. Ils nous ont également dit que la France, qui était à la pointe de la recherche et de l'innovation dans ces domaines il y a trente ans, avait régressé et perdait des places dans le classement mondial. Le sujet est pourtant d'une importance considérable, puisque l'infertilité est une violence faite à la vie.
Vous ouvrez de nouveaux droits aux couples de femmes et aux femmes seules, mais vous passez complètement à côté du problème de l'infertilité. Or les deux questions ne s'opposent pas : elles se complètent. En effet, l'infertilité peut toucher aussi bien des personnes seules que des personnes vivant en couple, hétérosexuel ou homosexuel. Et ce problème ne cesse de s'aggraver dans notre pays, comme le montrent les études scientifiques. Face à la gravité de la situation, nous ne pouvons pas nous contenter d'envoyer un courrier à toutes les femmes de France. Faisons un sondage dans la rue : qui sait, à l'âge de vingt ans, que le degré de fertilité n'est plus le même à trente-cinq ans qu'à vingt-huit ans ?
Nous avons, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, un devoir de formation, d'information et de recherche. Nous devons imaginer un plan stratégique, car tout cela a un coût pour la santé publique. En ne luttant pas contre les causes de la stérilité et de l'infertilité, on exerce une vraie violence envers ceux qui ont envie d'accueillir un enfant et qui ne le peuvent pas.