Monsieur le secrétaire d'État, je suis déçu. Ne soyons pas hypocrites : qui peut croire que nous allons résoudre la question de l'infertilité en nous contentant d'envoyer un courrier aux personnes connues de l'assurance maladie âgées de dix-huit à trente ans ? Ce qu'il faut, c'est assurer la cohérence de nos différentes politiques publiques : politique publique de l'éducation, politique publique de la santé et politique publique familiale. Or vous ne proposez aucune approche globale. Il est essentiel d'agir sur la fertilité, mais on ne peut le faire qu'en menant simultanément une action sur la natalité, qui relève de la politique familiale, et une action sur l'environnement, qui ne se limite pas à la question des perturbateurs endocriniens. Si vous étiez prêts à mener une telle politique, votre texte aurait une tout autre portée : il toucherait les milliers de personnes qui sont aujourd'hui confrontées au problème de l'infertilité.
La question fondamentale, plus encore que : « Quel monde voulons-nous pour demain ? », est la suivante : « Qu'est-ce que notre société veut encourager ? ». La loi de bioéthique a un caractère pluriannuel, avec une clause de révision, dont nous débattrons probablement dans la nuit de vendredi à samedi, à la va-vite, ce qui est dommage. Nous avons l'occasion de définir ici ce que nous voulons demander à notre recherche pour les huit années à venir. Quelles seront nos priorités ? Les aveux de notre collègue Berta parlent d'eux-mêmes.