Ce chiffre n'est pas stabilisé, car nous attendons le retour de certains appels à projets. J'espère qu'il sera supérieur à 10 000 élèves.
Nous avons de premiers très beaux exemples pour aller plus loin à Paris. Dans l'Aveyron, en zone de montagne, une école rurale et un collège ont obtenu ensemble le label « Génération 2024 » et sont en train de s'organiser avec des sections en équitation. Cet exemple a le mérite d'être rural, mais d'autres très beaux projets se mettent en place à l'occasion de cette rentrée. Il est un peu tôt pour faire un bilan complet, mais le projet est enclenché. On peut aller plus loin. Nous atteindrons la maturité sur plusieurs rentrées. Ce projet s'inscrit dans la dynamique Paris 2024 que nous avons souhaité impulser avec les organisateurs des JO et Roxana Maracineanu.
Madame la députée Racon-Bouzon, merci pour ce que vous avez dit à propos de Marseille. Cet événement qui nous a tous choqués a permis de mesurer l'efficacité des réactions et la cohésion de la communauté éducative. C'est l'aspect positif de cet événement négatif, et cela renvoie à vos deux questions.
J'ai brièvement parlé dans l'hémicycle du plan sécurité, que j'ai explicité ces derniers jours à l'occasion de la conférence de rentrée, mais vous souhaitez approfondir le sujet de l'abord des établissements, traité avec le ministère de l'intérieur et avec le ministère de la justice. La volonté d'une présence policière accrue dans les quartiers de reconquête républicaine est souhaitée dans le cadre des mesures générales et va s'accentuer aux abords des établissements. Nous allons mettre un accent tout particulier, dans des conditions qui seront précisées dans les prochains jours, sur le trafic de drogue. Il s'agit de repérer les établissements rencontrant le plus de problèmes dans leurs alentours et de faire en sorte que la lutte générale contre le trafic de drogue et le plan stups du ministre de l'intérieur aient un impact sur les établissements. La drogue fait partie des sujets à traiter de manière volontariste. J'ai en tête l'initiative prise par des parents d'élèves à Saint-Denis, à la fin de la dernière année scolaire. Il revient à la police d'exercer sa présence pour lutter contre le trafic de drogue. C'est ce qui se passe sur le territoire concerné, en cette rentrée.
Le bâti scolaire renvoie à des enjeux de sécurité et à d'autres, comme l'environnement. La cellule « bâti scolaire » que j'avais annoncée a été créée. Le ministère est donc désormais consultable sur les enjeux de bâti scolaire par toute collectivité locale qui le souhaite. Nous avons vocation à accompagner, souvent en partenariat avec la Caisse des dépôts, les collectivités locales rencontrant un problème spécifique. Cela va de pair avec le conseil que chaque rectorat est capable de donner en matière de sécurité, notamment pour le bilan de sécurité du bâti scolaire qui doit désormais être systématique pour toute école ou tout établissement de France.
M. le député Cordier a souhaité connaître le bilan du dédoublement. C'est forcément un bilan intermédiaire, puisque nous avons pu mesurer, vers les mois de janvier et février de l'année dernière, les premiers effets de la première année uniquement sur les CP en REP +. Les bilans que nous ferons d'ici quelques mois seront plus robustes. Cela étant, il y a d'abord ce qui relève du ressenti, et les professeurs et les parents d'élèves concernés se satisfont quasi-unanimement de la mesure. Ensuite, il y a l'évaluation en tant que telle. Nous n'avons que celle de l'année 2017-2018 pour les REP +, donc pour 60 000 élèves. Cette année, notre appréciation portera sur un champ plus large. Ces évaluations ont révélé de premiers progrès importants qui ne sont qu'une moyenne. C'est un début de résultats, lesquels ne sont pas encore à maturité. Au-delà de cette moyenne, dans certains endroits, des réussites exceptionnelles ont été obtenues, dans d'autres, elles étaient en deçà des attentes.
Cela montre que pour être efficace, cette mesure importante doit s'accompagner d'un volontarisme pédagogique et d'une évolution des pratiques pédagogiques. Tel a bien été le cas, y compris en termes de formation continue. Cela apparaît le plus clairement là où ont eu lieu des expérimentations volontaristes. L'exemple type est celui d'Alain Bentolila qui, dans l'académie d'Amiens, a mené, en REP +, des expérimentations qui, dans certains secteurs, ont conduit à voir des élèves obtenir des résultats comparables, voire supérieurs, à ceux d'élèves hors REP, ce qui n'était jamais arrivé nulle part. Comme pour une découverte scientifique, quand on obtient un premier résultat, on ne dit pas « Eurêka ! », on relève un résultat fort dont on attend la vérification. La situation, extrêmement encourageante, est en partie hétérogène, en sorte qu'il faut rechercher une contagion des expériences positives. On assiste à un enclenchement pédagogique. Le site internet classe-a-12.beta.gouv.fr/, auquel tout le monde peut accéder, propose des échanges de bonnes pratiques et une animation pédagogique.
Vous avez évoqué le manque d'expérience de certains enseignants en REP +, nommés dans des secteurs difficiles, problème régulièrement soulevé, à juste titre. Il faut bien nommer le problème. Il ne procède pas de la présence de jeunes enseignants en REP +, car s'il n'y en avait pas, ce serait un problème. Un jeune bien formé, motivé et heureux d'y être peut faire un travail excellentissime en REP +. La question, c'est le respect de la logique d'équipe. La mixité des sexes et des générations est toujours souhaitable dans tout travail d'équipe. Nous devons viser, y compris dans l'évolution des règles de mutation, à la garantir.
Vient se greffer un autre sujet. La classe de CP, notamment dans le cadre du dédoublement des classes de CP et de CE1, est particulière et il est partout souhaitable, a fortiori en REP +, d'avoir un non débutant, quelqu'un disposant d'une expérience d'au moins trois ans. C'est la règle que nous avons fixée dans le dédoublement des classes et que nous avons réussi à respecter à 90 ou 95 %. Nous allons continuer pour aller vers 100 % de professeurs de CP, partout en France, a fortiori en REP et en REP +, ayant de l'expérience. Nous nous donnons les moyens de l'attractivité, aussi bien pour ces professeurs de CP que pour l'ensemble des intervenants, à l'école et au collège, en REP +. La prime joue un rôle très important. Nous sommes désormais beaucoup plus attractifs pour des professeurs expérimentés.
Il est aussi demandé aux rectorats de prévoir plus de postes à profil en REP +, afin d'attirer des personnes expérimentées. Il existe parfois des oppositions théoriques à l'idée du poste à profil. Pour ma part, je suis favorable à ce qu'on puisse le faire en réseau d'éducation prioritaire, parce qu'à la fin, on favorise la justice sociale en améliorant l'enseignement en REP + mais aussi l'épanouissement des personnels, les personnes concernées étant heureuses d'accomplir cette mission. Il faut donc lutter contre certains clichés. Des enseignants sont heureux d'enseigner en REP +. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Il faut réaliser une adéquation entre ceux qui le désirent et ceux qui sont affectés. Ces sujets se sont améliorés dans les deux dernières années avec les mesures que je viens d'indiquer mais des progrès restent à réaliser. Cet enjeu figure naturellement parmi les sujets dont nous discuterons dans les prochains mois avec les organisations syndicales, à l'occasion des travaux sur les rémunérations. Cela doit être l'occasion de faire d'une pierre plusieurs coups pour l'amélioration des conditions de travail et du service public rendu pour la réussite des élèves.
Monsieur le député Juanico, je n'ai pas les chiffres sous les yeux, mais nous nous sommes engagés à la création de ces mille sections sportives et nous sommes en chemin. Si vous le souhaitez, nous pourrons faire un bilan spécifique au-delà de cette commission. Nous y travaillons régulièrement avec le ministère des sports et avec le comité national olympique. Bien entendu, l'objectif est d'y parvenir à l'horizon 2024. Plus le temps passera et plus nous animerons fortement Paris 2024. Cela commencera par la journée du sport, à la fin du mois de septembre, qui sera l'occasion d'inciter les établissements et les élèves à entrer dans toutes les dynamiques, aussi bien celle de l'union nationale du sport scolaires (UNSS) que des sections sportives ou de l'éducation physique et sportive.
Madame la députée Calvez, la rentrée en musique est progressivement entrée dans les habitudes, tout au long des dernières années, dans chaque école, chaque collège et chaque lycée. Tous ceux qui ont pratiqué cette rentrée en musique en sont heureux. Des mesures arrivent à maturité, notamment la systématicité des chorales dans les collèges et dans l'enseignement primaire et la constitution d'un choeur de l'éducation nationale. C'est un peu la matrice d'initiatives de ce type à l'échelle régionale et à l'échelle locale pour former des chefs de choeur dans le cadre de notre partenariat avec France Télévisions et avec Radio France. À cela s'ajoute une application dénommée « Vox, ma chorale interactive », pour la formation des chefs de choeur dans l'éducation nationale.
En cette année scolaire 2019-2020, comme nous l'avions programmé dès le début, la coopération se développe avec le ministère de la culture, de sorte que ses différentes ressources, comme les conservatoires, soient davantage au service des établissements dans le cadre scolaire ou périscolaire, donc dans le cadre du Plan mercredi qui lui aussi s'approfondit. J'ai rencontré récemment les représentants de l'association des professeurs d'éducation musicale. Il serait trop long de détailler les sujets que nous avons passés en revue mais j'ai noté leur souhait de dépasser des obstacles au renforcement de la présence de la musique à l'école et leur enthousiasme quant au positionnement de la musique au centre de l'école, ce qui est très nouveau et plein de vertus. Je le redis publiquement et solennellement, si nous réussissons à faire en sorte que la musique donne le ton de l'année scolaire avec la rentrée en musique et le ton de chaque journée scolaire dans chaque école, chaque collège et chaque lycée, ce sera tout sauf anecdotique, cela changera les choses pour ceux qui le feront. Ceux qui le font déjà s'en trouvent très bien. Cela dépend pour beaucoup du projet éducatif de chaque endroit et des initiatives locales, mais l'impulsion des deux ministères est totale.