En Haute-Garonne, j'ai plutôt vécu une rentrée galvanisante compte tenu de la motivation et l'engagement des enseignants, très mobilisés derrière chaque enfant et incluant de plus en plus les familles, notamment grâce à la rentrée en musique, qui n'a rien d'anecdotique. Les enfants ne pleurent plus en maternelle, les lycéens pros sont bouche bée devant l'Orchestre du Capitole et les parents chantent. C'est une introduction à prolonger toute l'année.
Cela rend d'autant plus poignante cette non-rentrée pour tous les enfants qui ne sont pas scolarisés. En tant que parents, nous n'avons absolument pas conscience que 10 000 enfants vivent en squat ou dans des bidonvilles, que 10 000 enfants ou jeunes vivent dans des hôtels sociaux, ce qui est mortifère, et que 25 000 mineurs ou jeunes majeurs isolés sont privés de scolarité et voient leur potentiel considérable cassé. Ce n'est peut-être pas du ressort de l'éducation nationale mais cela concerne tout de même la jeunesse. À ceux-là s'ajoutent les enfants de familles itinérantes plus difficiles à dénombrer. Nous savons que des conditions d'inscriptions deviennent discriminatoires à cause de l'impact de l'instabilité du lieu de vie. Le harcèlement raciste, notamment auprès des Roms, est une cause de décrochage en classe, sans parler de la grande précarité.
Plutôt que de poser qu'une question, je ferai une proposition. Ne pourrait-on créer une mission d'information pour approfondir la connaissance du sujet à partir de données publiques fiables ? Qu'est-ce qui entrave l'accès à l'éducation de tous ces enfants ? À Toulouse, un réfugié syrien vivant en squat a obtenu le bac et est aujourd'hui en médecine. Tout n'est donc pas perdu.