Intervention de Virginie Schwarz

Réunion du mercredi 11 septembre 2019 à 9h40
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Virginie Schwarz :

Merci, monsieur le rapporteur, de votre confiance. Je vous confirme que l'engagement territorial et le dialogue avec les territoires me paraissent être des composantes de la réussite dans ce poste ainsi que pour Météo-France.

Vous avez évoqué les observateurs bénévoles. La qualité des données d'observation est un élément essentiel. Ces données proviennent de tout le réseau physique de Météo-France mais aussi de données issues de partenariats. Météo-France va renforcer la possibilité de contribuer au partage d'informations via une application mobile. Cela concernera les observateurs volontaires que vous avez évoqués, mais aussi des entreprises, des opérateurs de réseaux, les services de prévention de crues du ministère ou encore les gestionnaires de stations de sports d'hiver, qui dans le cadre de conventions, alimentent Météo-France en données.

La structure territoriale de Météo-France va se transformer mais doit, au travers de ses directions interrégionales, rester un interlocuteur de référence des acteurs locaux dans un contexte où la météo et le climat constituent des enjeux stratégiques de plus en plus importants.

Sur la question de la visibilité de Météo-France, aujourd'hui, son excellence scientifique et opérationnelle est bien connue des experts. Météo-France a une très grande notoriété auprès du grand public, mais ses résultats et ses productions pourraient sans doute être mieux connus. Il y a une concurrence intense dans le domaine de la météo grand public et les utilisateurs ne font peut-être pas toujours la différence entre ce qui est produit par Météo-France et le reste. Le site internet de Météo-France offre un lien direct avec des millions d'usagers : c'est une chance pour valoriser davantage ce que fait l'établissement.

Plus généralement, j'aimerais que celui-ci renforce son positionnement dans l'espace public sur des sujets d'intérêt collectif. Sur l'impact du changement climatique, Météo-France pourrait davantage donner à voir ce qu'il observe et ce qu'il prévoit en termes d'impacts du changement climatique pour sensibiliser nos concitoyens.

En matière de prévention et de sécurité, Météo-France pourrait aussi s'impliquer davantage. L'amélioration des prévisions passe par plusieurs choses : d'abord, l'amélioration des modèles de recherche et des sources de données, y compris les plus nouvelles. Les objets connectés doivent être mobilisés. Cela passe aussi par les moyens de calcul ; l'arrivée du supercalculateur permettra des progrès en la matière.

Pour que les choses se passent bien, la coordination entre Météo-France – qui délivre des avis de vigilance et est la première étape de la chaîne – et les autres acteurs de la chaîne – notamment les pouvoirs publics qui sont responsables de l'alerte – doit être très étroite. Je veillerai donc à ce que cette coordination se maintienne et se renforce dans le contexte de transformation des implantations territoriales de l'établissement. Des travaux sur l'organisation de la vigilance sont en cours avec les ministères concernés.

Il faut renforcer la communication sur les situations et les vigilances. Le principe des différentes couleurs de la carte de vigilance est bien connu et compris par les Français, mais les messages n'arrivent pas toujours au bon moment ou au bon endroit. Les avertissements rapides, du type SMS que vous évoquez, peuvent être des solutions très efficaces. Je l'ai mesuré dans un autre domaine, celui des avertissements sur la tension sur le système électrique en Bretagne : RTE envoie des messages qui sont très bien suivis. Je peux donc m'engager à ce que, très rapidement, dans le cadre de la réforme de l'application mobile de Météo-France, les Français puissent s'inscrire pour recevoir des SMS.

J'aimerais aussi que le système d'avertissement pour les pluies intenses, qui est aujourd'hui proposé aux communes, soit le plus rapidement possible élargi à l'ensemble du territoire.

Dans le domaine de la vigilance, il faut contribuer à la prévention. Météo-France n'est pas producteur de conseils, mais il peut être le relais des conseils qui sont portés par les pouvoirs publics et les mettre en avant de manière plus systématique et plus visible avec ses cartes de vigilance.

Vous avez posé la question des investissements. J'ai découvert qu'il y avait eu une très grande stabilité des investissements de Météo-France depuis 2012. Il n'est pas si fréquent qu'un établissement public maintienne ses investissements dans la durée. Ce sont 18 à 20 millions d'euros par an qui sont investis par Météo-France pour ses équipements d'observation et de traitement de l'information. Ce seront même 27 millions d'euros en 2019, compte tenu de l'investissement supplémentaire dans le supercalculateur. Il faut être très vigilant quant au maintien de ce budget d'investissement.

S'agissant de la réforme de l'organisation et du projet général de Météo-France, je m'inscris naturellement dans le cadre qui a été fixé entre l'établissement et ses tutelles. Certains sujets sont cependant encore ouverts. Dès ma prise de fonctions, je souhaite engager un dialogue à propos de la montagne. Il faut que l'on trouve une organisation qui permette à la fois de répondre aux contraintes de l'établissement, à ses perspectives de restructuration et aux enjeux des territoires et de leurs élus.

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