En janvier 2017, nos hôpitaux étaient submergés par une épidémie de grippe, comme nous en connaissons régulièrement. Nous avons tous gardé en mémoire cet épisode difficile, qui a montré les failles béantes creusées dans notre système de santé par l'austérité. Combien de patients ont dû attendre plusieurs heures dans des couloirs bondés ? Combien de personnels soignants se sont trouvés démunis face au manque de moyens humains pour y faire face ? Les images de brancardiers ne trouvant plus la moindre place pour les malades nous ont tous choqués.
Je fais miens les mots du docteur Christophe Prudhomme, qui est sur le terrain quotidiennement en tant que membre de la CGT santé : « Notre système est tellement sous tension qu'il est devenu incapable de gérer une hausse d'activité liée à une épidémie de grippe tout à fait prévisible, comme il s'en produit tous les quatre à cinq ans ». Il n'y a aucune fatalité à ce qu'un tel état persiste et surtout à ce qu'il n'y ait aucune autre logique que celle dont le PLFSS est la cérémonie annuelle. Sous prétexte de ramener nos déficits publics sous les 3 %, tout est permis, même imposer une cure d'austérité à notre protection sociale que, pourtant, le monde entier nous envie. Pourquoi ? Selon quel raisonnement ?
Chargé de mission au ministère des finances sous l'ère Mitterrand, Guy Abeille avait lui-même expliqué au Parisien : « C'était un soir de mai 1981. [… ] On a imaginé ce chiffre de 3 % en moins d'une heure, il est né sur un coin de table, sans aucune réflexion théorique. »